Luminescent

Simple comme bonjour, mais diablement efficace : voici PIKA PIKA, lightning doodle project créé en 2006 par deux japonais, Takeshi et Kazvon. Il s'agit de créer des gribouillis lumineux, au moyen de lampes de poche ou tout autre objet émetteur de lumière. Quand on s'y met à plusieurs, puis qu'on filme image par image les mouvements des participants, on obtient de jolis motifs animés, et surtout, on s'amuse comme des petits fous !
Après ses débuts à Tokyo, le projet PIKA PIKA se propage désormais de par le monde, aux travers d'ateliers dans lesquels tout un chacun est invité à venir faire des gribouillis lumineux, comme ci-dessous à Los Angeles.

Vaste programme pour la 6ème édition de la Nuit Blanche à Paris ce samedi 6 octobre 2007. Il y en a trop pour les dénombrer, mais personnellement, je pense que Carabosse mettant le feu au Jardin des Tuileries, le Triptych d'UVA sur la Place du Palais Royal, ou les installations optiques de Pierrick Sorin dans le Laboratoire (nouveau lieu), vaudront le coup d'oeil... Et certainement beaucoup d'autres surprises...

HC Gilje est un artiste allemand travaillant sur des installations en temps réel à base de vidéo. Un de ses derniers projets, Iball, consiste en une sphère gonflable installée dans le paysage urbain, dans laquelle est projeté un oeil humain en mouvement. Big Brother is watching you !

D'autres projets intéressants sont visibles sur son site.

On trouve des petites vidéos et des articles intéressants chez Setpixel, un site collectif tenu par plusieurs artistes multimedia. Malheureusement il ne semble plus en activité depuis 2005. On se contentera donc des archives...

J'ai vu hier soir, dans le cadre de la Biennale internationale des arts de la Marionnette, l'un des plus beaux spectacles qu'il m'ait été donné de voir depuis longtemps. Il s'agit de Intimitäten, dernière création de la jeune artiste allemande Iris Meinhardt. Après des études à l'Ecole de marionnette de Stuttgart, celle-ci explore depuis quelques années les possibilités d'un théâtre corporel, théâtre de l'intime, en prenant son propre corps comme outil, paysage, marionnette, écran de projection...
Dans Intimitäten, elle surgit de derrière un écran sur la scène, vêtue d'une robe à crinoline blanche et d'une perruque également blanche, telle la silhouette d'une marquise fantôme surgie du 18ème siècle. Elle porte à la main une toute petite caméra et filme avec celle-ci son propre corps, l'explore comme un paysage chavirant sans cesse entre macro et micro mondes. L'image retranscrite sur l'écran en fond de scène, ou bien sur le corps et les vêtements de l'artiste, devient partenaire de jeu, miroir subtil et capricieux composant des images d'une beauté saisissante, troublante.
Mais il n'y a pas que de la beauté formelle dans le travail de Meinhardt. Ce dispositif d'auto-filmage permet l'exploration des notions d'identité, d'humanité (une humanité toujours en construction, en devenir, peut-être jamais atteinte), et cela, ô merveille, sans que l'on ait un instant le sentiment d'un exercice narcissique. Car Iris Meinhardt propose un univers d'une grande générosité, à la fois sobre et complexe, sensuel, drôle et grave. Un univers séduisant, intense, dont je ressors enchantée.

Yoshimitsu Ichiraku est un excellent batteur japonais, très actif sur la scène "musique improvisée et expérimentale". Il a joué, entre autres, avec Otomo Yoshihide, ou encore, avec Acid Mother Temple. Il met désormais ses talents au service de son projet Doravideo : un système qui permet de controler des images vidéo en frappant sur une batterie !
Les extraits sont judicieusement choisis pour créer un électrochoc visuel et sonore qui a fait un carton au dernier Sonar de Barcelone.
Ci-dessous, extrait vidéo d'une performance à Tokyo en novembre 2006 :

Il jouera le Mardi 24 Avril au Théâtre de Nîmes, dans le cadre du Festival "L'Expérience japonaise" : j'aurais bien aimé voir ça de plus près ! (malheureusement, ce ne sera pas possible)

Adam Frank a commencé par concevoir des décors pour le George Coates Performance Works, une compagnie de théâtre multimedia de San Francisco (qui semble ne plus être en activité ?). Il s'est ainsi spécialisé dans la conception de décors projetés interagissant en temps réel avec les performers sur scène.
Malheureusement, on ne voit rien de ce travail sur son site, mais ses travaux plus récents ne sont pas sans intérêt : des lampes simulant l'ombre projetée du soleil à travers une fenêtre (Reveal), ou bien des installations immergeant le spectateur dans une chambre noire géante (Inside).

Le travail de l'artiste new-yorkais Tony Oursler mélange projection et sculpture. Souvent, il projette des visages humains (passant par toutes les expressions, du rire aux larmes, des cris de frayeur aux airs hagards) sur des poupées de tissu, qu'il met en scène dans l'espace. Il réalise aussi parfois des installations in situ de grande échelle, tel cet étonnant "Blue Invasion" début 2006 à Sidney en Australie, dont on peut voir des minis-vidéos sur son site internet (section "works" puis "recent").

Ian de Gruchy est un australien, spécialisé dans la conception de projections géantes depuis plus de vingt ans. En photo ci-dessous, son projet pour le Perth international Arts Festival en 2004.

Son site internet et ses images en général sont assez kitsch, mais il y a tout de même des choses intéressantes dans le travail de Bart Kresa, notamment cette projection repérée sur le Consulat de Pologne à New-York en 2006 :

Depuis 1988, le Groupe Zur (Zone Utopiquement Reconstituée) invente "un art entre l'image et l'acte, l'écrit et la parole, le muet et le sonore, le plan et le volume... (...)". Ils élaborent ainsi "des images/sculptures qui sont aussi des films/tableaux, où la relation entre la toile et l'écran, la peinture et le cinéma, ne cesse d'être explorée", recréés à chaque fois en fonction du lieu de leurs représentations. Je n'ai encore jamais eu l'occasion de voir l'une de leurs "ciné-scénographies", mais on les dit très inventives et spectaculaires.
Ils seront les invités d'une Birdy Nam Nam Session lors de la "Nuit Curieuse", le Samedi 21 Avril 2007 à La Ferme du Buisson.

Karolina Sobecka est née en Pologne et a suivi des études en animation expérimentale et multimedia à Chicago, puis au fameux California Institute of the Arts. Son projet intitulé Wildlife est un système de projection mobile : la vitesse du film projeté est implémentée sur celle de la voiture-projecteur. C'est ainsi qu'un tigre géant se retrouve à parcourir les murs de la ville à la nuit tombée...

Je n'ai pas bien compris qui se cache derrière Urban Projection, (apparemment, des gens de Stuttgart qui organisent des projections sauvages de vidéos sur les façades de la ville), mais c'est un joli site. Il est en plus rempli de liens sur ce qui se fait de par le monde en matière de projections sauvages dans l'espace urbain (notamment dans les sections link et blog).

Graffiti Research Lab est un collectif d'artistes new-yorkais adeptes du graffiti s'armant d'outils open source pour créer de nouveaux systèmes de "communication urbaine". Adeptes du Do-it-yourself, leur but est que tout un chacun puisse s'emparer de ces technologies pour remettre en question de manière créative la façon dont notre environnement visuel est saturé par la publicité.
Sur leur site , de nombreuses vidéos et des modes d'emploi.

The Virtual Cage de Christian Moeller est une installation qui consiste en une pièce plongée dans le noir, dans laquelle un sol de verre sur système pneumatique bouge sous le poids du visiteur. Alors qu'il avance sur ce lac de lumière mouvante, le visiteur entend les vrombissements d'un essaim d'insectes...
Voir la video

Bernard Pras est un artiste français. Ses installations, faites parfois de milliers d'objets, minuscules ou grandioses, recomposent des images issues de la pop culture ou de l'histoire de l'art, par un jeu troublant de perspective et de point de vue.

Fred Eerdekens est un artiste belge qui crée des installations faites d'ombres et de lumière. Sur la photo ci-dessous, "Neo Deo" qui date de 2002.

Celluloid Gurus est un duo néerlandais qui se compose de VJ Joep et DJ Ron. Armés de 5 projecteurs super 8 et de platines disques, ils créent des performances mêlant vieux pornos 70's, films de Hitchcok, funk vibrant et punk fracassant.
Les dates de leurs prochaines performances sont sur leur site.

United Visual Artists est un collectif travaillant sur des installations lumineuses en temps réel.
J'ai eu la chance de voir Volume, leur dernière création, au Victoria & Albert Museum de Londres, en janvier dernier. Je me suis promenée au milieu de ces tours de LED dont les couleurs chatoyantes et les sons hypnotiques répondaient au moindre de mes mouvements. Pendant un instant, je crus être douée de pouvoirs magiques...
Vous pouvez voir ici une vidéo de Volume en streaming, sur le site de UVA.

Le Kinetica Museum est ouvert depuis Octobre 2006 dans East London, et c'est le premier musée consacré à l'art cinétique, électronique et expérimental du Royaume-Uni (et à ma connaissance, du monde !).
J'espère pouvoir le visiter lors de mon prochain passage dans la capitale anglaise.